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Le théâtre grec

On connaît trois principaux auteurs grecs de tragédies :
-Eschyle, le poète guerrier du VIE et du VE siècle qui participa à Salamines et à Marathon. C’est alors l’âge d’or d’Athènes, époque durant laquelle le théâtre est public. En d’autres termes, tous les citoyens athéniens peuvent assister aux représentations. Il racontera dans une pièce l’histoire d’Agamamnon, Oreste et Electre. Cette histoire sera reprise par Sophocle et Eurypide. Dès soixante-dix pièces qu’il a écrites, seules sept nous sont parvenues : les perses, les sept contre Thèbes, Prométhée enchaîné, etc. on recrute trois auteurs et on oles met en compétition : Eschyle a été treize fois vainqueur. La place de la musique est importante dans les tragédies qui ne sont pas simplement dialoguées : la place du chœur est essentielle au début de la tragédie. Eschyle est connu pour avoir introduit un deuxième acteur sur scène. Auparavant, un seul acteur faisait écho aux propos entonnés par le chœur. Lintroduction d’un second acteur permet le dialogue. L’action est simple et linéaire. Le rôle des dieux est essentiels, mêmesi aucune divinité n’apparaîtra sur scène sous les traits d’un acteur. Si un personnage est chassé par un autre,, c’est parce que les dieux sont intervenus. D’autre prart, la malédiction se transmet de génération en génération. Si votre père est maudit, vous en subirait le châtiment. Le langage d’Eschyle est frappant, les images puissantes. Si Eschyle est le plus vieuil auteur de tragédies, c’est aussi celui qui a connu le plus de succès.
Le roi Agamemnon rentre de Troie et retrouve sa femme Clytemnestre. Seulement elle a un amant. Cet amant assassine le roi. Seulement, le couple royal a deux ou trois enfants selon les enfants. Oreste et Electre se chargent de venger leur père. Ils doivent tuer Clytemnestre leur mère et son amant. Electre, revenue d’exil, se recueille sur le tomveau de son père. Oreste se fait reconaître de sa sœur, pénètre dans le palais et tue le couple adultère.
Le choriphée est le chef du chœur. Ce chœur compte une centaine de personnes qui peuvent chanter ensemble. Soit, il s’exprime par une seule voix, celle du chef de chœur, qui peut dialoguer avec un acteur sur scène. Les rôles féminins sont assurés par des hommes. Dans la comédie d’Aristophane, on trouvera des chœurs de grenouilles ou d’oiseaux… après un échange de paroles avec le chœur, Oreste s’est fait reconaître de sa sœur Electre. La sychomytie est fréquente dans la tragédie grecque. La réplique d’un personnage n’a qu’un vers pour longueur. C’est, à l’écrit, une des marques de la représentation orale des pièces. Le chœur a besoin d’être informé mais se permet de réagir au cours de la mièce, par intermittence avec les scènes. Le chœur va plus loin qu’Electre dans ses suppositions. S arguments visuels (signes de reconnaissance) et les éléments auditifs (propos). Ce qui convainc la sœur, ce sont les signes qu’lle peut voir matériellement. Oreste peut dire ce qu’il veut. La scène de reconnaissance intervient au début de la pièce (vers 164 à 234). Elle intervient en deux temps. Oreste s’est recueilli, Electre est arrivé avec les porteurs de libation. Oreste a reconnu sa sœur et se fait reconnaître. Dans un premier temps, dialogue entre Electre et le chouer. Dès le départ, un élément nouveau se fait connaître. La sychomytie rend compte de la tension et de l’agitation. Progressivement Electre fournit des informations au chœur. La ressemblance fonctionne par comparaison : Electre compare une boucle de cheveux qu’elle a trouvés avec ceux de son frère. L’emprunte de pas rend compte d’une très forte émotion. Ialogue entre Electre et le chœur permet à Oreste de savoir à qui il a affaire, bien que la formule d’introduction soit vague. Electre accumule les propositions, et le frère précise les propos.

Sophocle

Auteur grec du VE siècle avant JC, il est issu d’une famille noble et riche. Ami de Périclès (celui qui a pris de grandes décisions politiques et a fait ériger le Parthénon), il gère le trésor de la ligue de Délos et dirige le stratège. Il sera considéré comme un héros, comme un divin après sa mort. En -431, éclate la grande guerre entre athéniens et spartiates, guerre du Péloponèse qui va diviser la Grèce. Sophocle est déjà âgé de soixante-dix ans. Athènes sera détruite et dévastée, l’âge d’or s’achève, mais Sophocle est parmi l’un des dix conseillers à prendre des décisions d’urgente. Sophocle a joui durant toute sa vie de la confiance des citoyens et connaît une grande popularité au théâtre. Cet homme serein a vécu très vieux sans connaître aucun mal. Par opposition à son contemporrain Eurypide, il ne fait jamais allusion à la réalité politique de son temps. Son théâtre est celui de la souffrance humaine : ses personnages vivent le deuil, la cruauté des destins et l’absurdité des religions païennes. Il est à la fois le rival d’Eschyle et celui d’Eurpide. Son succès a été constant durant soixante ans, compte-tenu de sa longévité exceptionnelle. De lui, sept tragédies nous sont restées : « Ajax », « Antigone », « oedipe roi », « Electre », etc. un troisième acteur apparaît sur scène.
Oreste arrive à Micène avec son dieu protecteur. Il décide de se faire sacrer. Clytemnestre a un mauvais songe, un envoi des dieux qu’il faut interpréter. Elle envoie sa fille faire des libations sur le tombeau d’Agamemnon. Les rapports entre Electre, sa sœur et sa mère sont houleux. Electre est seule, obstinée, obsédée par sa vengeance. Le précepteur annonce à Electre la mort d’Oreste. Oreste est mort pour Electre. Mais sa sœur a vu sur le tombeau des cheveux et des libations. Oreste, censé être mort, apporte à Electre les restes de celui qu’on croit être Oreste. Enfin, Oreste se venge, venge sa sœur et tue sa mère. L’ordre des meurtres est inversé. On ne verra pas l’amant de Clytemnestre être tué sur scène. La scène de reconnaisance est plus longue que chez Eschyle. Chez Eschyle, une brève réplique suggérait de faire passer Oreste pour Mort. Ici, Sophocle développe l’idée par des contrastes dramatiques essentiels : on passe du désespoir total à la joie la plus immense. Oreste ne pensed’abord pas qu’il a affaire à sa sœur, il éprouve une grande compassion. Oreste se fait reconnaître, puis c’est Electre qui reconnaît Oreste. Oreste, submergé par l’émotion, décide finalement de révéler son identité à sa sœur. Pour un parent, enterrer un mort est essentiel : l’âme continuerait à errer autour du blobe. Il rend à Electre l’urne sans savoir qu’il s’agit de ses cendres. La révélation se fait d’une manière longue et progressive : compassion, montée de l’émotion, résignation. Sophocle joue sur tous les contrastes entre désespoir et joie extrême, entre tous les signes de la reconaissance. Les dialogues entre la mère et la fille seront particulièrement violents. Chez Eschyle, les propos pleins de verve ne sont échangés qu’entre la mmère et le fils. Electre est instigatrice du meurtre : elle est la main qui guide. Le rôle de dieux est plus mystérieux, plus effacé que chez Eschyle.

Eurpide

Dernier auteur de tragédies, il finira ses jours en Macédoine. Sa carrière est un demi-échec : il ne remportera que quatre victoires. Ses textes seront de nombreuses fois recopiées et étudiées dans les écoles. Des quatre-vingts-douze pièces qu’il a écrites, une vingtaine nous sont parvenues. Plus une œuvre est copiée et appréciée, plus elle a de chance d’être conservée au cours des âges. En avance sur son temps, il n’a pas connu de succès sur le coup mais un grand succès posthume. Il sera, entre autres, très étudié par les jansénistes de Port-Royal. Electre est mariée à un laboureur, l’action se passe à la campagne. Cependant, le laboureur la respecte, a conscience qu’elle ne doit pas être à lui, et la sœur d’Oreste demeure vierge. Par le plus grand des hasards, Oreste se voit offrir l’hospitalité par le laboureur sans se faire reconnaître. Electre envoie le vieillard, un vieux serviteur, chercher des vivres pour offrir la meilleure hospitalité possible au nouveau venu…
La scène de reconnaissance chez Eurypide est une parodie de celle d’Eschyle. Le vieillard joue le rôle du chœur. A chaque fois, Electre trouve une bonne raison pour faire en sorte que les éléments de reconnaissance ne sont pas valables. Le jeu sur la vraisemblance, de la part d’Electre, est frappant. Il a beau avoir des arguments peu valables, le vieillard est le plus drédible : il finit par avoir raison. Chez Eschyle, l’amant de Clytemnestre apparaîtra comme sympathique, même si Oreste le tuera. Electre, pur se venger, ment à sa mère. Chez Eurypide, le quotidien des grecs avec l’agriculture sans hiérarchie est plus humain. On reprochera à Eurypide de représenter des nobles en haillons chez des laboureurs. La réalité est plus humaine et moins distante. D’abord, un dialogue s’instaure entre Electre et le vieillard. Mais lorsque paraît Oreste, on voit une scène à trois. Electre est d’abord étonnée de la douleur de son mari. Elle en cherche la cause : on apprend que le vieillard à élevé Agamemnon, et que le roi et son fils ont des partisans. Electre a un allié, le vieillard, pour lequel elle a de l’affection. Oreste peut aussi se trouver des alliés. Comme dans Eschyle, quelqu’un effectue des libations. Chez Eschyle, c’est Electre elle-même. Chez Sophocle, c’est sa sœur. Ici, c’est le vieillard. Celui-ci trouve, lui aussi, une boucle de cheveux qui l’amène à réfléchir de manière logique. Hypothèse : ce ne peut être qu’Oreste. Le vieillard, lui aussi, fonctionne par comparaison, regardant tour à tour la mèche et les cheveux d’Oreste. Les arguments raisonnés d’Electre ne sont pas si valables que cela : Oreste a caché son identité. Le manteau fait par Electre pour son frère est une preuve indubitable. Electre rejette cet élément de manière ironique. De façn logique, le vieillard a admis deux éléments possibles. Mais il s’interroge la troisième fois : « si Oreste était parmi nous », « un étranger pris de pitié »… l’argument d’Electre n’est pas convainquant et le vieillard n’est pas convaincu.Eurypide est plus proche d’Eschyle que de Sophocle. Enfin, le vieillard invoque la cicatrice au sourcil : il se rappelle le moment auquel elle est arrivé. Electre, bien que bornée, n’est plus sceptique à présent. On assiste à une réécriture totale de la scène, à une manière nouvelle de procéder. On se retrouve sous le signe de l’alliance.
Le théâtre d’Eurypide est novateur par son réalisme. Il joue beaucoup de la différence. Les caractères traditionnels ont changé : Clytemnestre regrette d’avoir tué Agamemnon. La scène de reconnaissance, assez drôle, est plus reconnaissable. Les circonstances de la vengeance sont modifiés pour en souligner l’horreur. Le théâtre est plus fin et plus ambigu, jouant à la fois sur la réalité et sur les sentiments.

« les grenouilles » est publiée après une bataille navale qui a vu une victoire Athénienne. Toutefois, une tempête empêche les généraux de récupérer les morts. Ils seront mis en procès et condamnés à mort pour avoir laissé les cadavres à l’eau. On a affranchi les esclaves participants. L’année de la publication des « grenouilles » fait suite à l’année de la mort d’Eurypide et de Sophocle. Aristophane fera de nombreuses allusions à la politique et à l’œuvre des tragiques qui le précèdent. Dyonisos demande qu’on aille chercher Eurypide aux enfers. Il se renseigne auprès d’héraclès qui s’est déjà rendu aux enfers. Pendant qu’il traverse un lac dans la barque de Charon, Dyonisos entend un chœur de grenouilles cacophonique. Les batraciens symbolisent de mauvais auteurs de théâtre. Dieu efféminé chaussé de cothurnes, Dyonisos est vêtu d’une peau de lion et tient la massue d’Héraclès. Cette arrivée à Athènes est particulièrement comique…
Héraclès se soumet, comprend que Dyonisos est son maître, mais l’insulte, le traite de lâche dès qu’il en a l’occasion. Cerbère est le chien qui garde les enfers. Mais il est chétif et a du mal à survivre. Un homme est nommé pour veiller sur le chien. Héraclès a laissé un mauvais souvenir aux enfers… pourtant, Persépone en a gardé un excellent souvenir. Elle est la maîtresse du lieu, la déesse, et toutes les injures sont permises… Héraclès goinfre, aime la chair fraîche. Le comique vient de l’accumulation des plats préparés pour le héros. La faim du héros paraît démesurée et impressionnante. La scène qui dévalorise Dyonisos et grandit un esclave est comique par la variété des rencontres que l’on peut faire en un tel lieu. Le comique repose aussi sur la description de l’exploit d’Héraclès. Le cerbère est étranglé, embarqué sans défense. L’exploit est visuel et la description croustillante.la description des enfers est pittoresque, avec les monstres, les fantômes (visions sans consistance), les fleuves… la menace adressée à Héraclès repose sur de nombreux jeux de mots. Le tartare, qui évoque aussi une région d’Espagne, atteste d’une grande culture. Le théâtre d’Aristophane est aussi littéraire. Le comique de la scène entre le maître et le vallet est peu élevé. Dyonisos présente ses déjections comme une libation, comme une offrande aux dieux. La mauvaise foi du dieu, présenté comme lâche, se vante de sa lâcheté. (bravoure). La réalité de cette bravoure est décallée (comique de caractère). Lors de la bataille navale, un esclave peu crédible avait combattu déguisé en héraclès. L’esclave insiste et les mets s’entassent. Les rappels et répétitions sont mis en scène.
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